🌊18. La perle rare
Ou comment trouver enfin la meilleure personne avec qui travailler
Salut à vous,
Bienvenue dans le 18ème numéro de Propagations.
Vous êtes déjà 628 à me lire, merci 🧡 !
Que ce soit un.e assistant.e, un.e collab, ou même un.e freelance qui vient dépanner, vous savez à quel point il est difficile de trouver LA personne qui convient pour vous décharger. Surtout ces dernières années, où tout a tellement changé. Alors comment trouver chaussure à votre pied?
Dans ce numéro 🌊, je vous parle du choix des bons partenaires de travail chez les avocat.e.s. Ou comment plutôt que de chercher la perle rare, vous avez meilleur temps de la façonner.
Ça vous va?
Si vous souhaitez en savoir plus sur mes coachings pour avocat, c’est par ici.
Dans ce numéro
Impossible de trouver la perle?
Devenez l’huître
Alors, qu’est-ce qu’on fait?
Quant à vous
1. Impossible de trouver la perle?
Pourquoi beaucoup d’avocat.e.s sont frileux à l’idée de s’entourer de nouvelles personnes pour les épauler dans leurs tâches du quotidien?
Bien sûr, il y l’incertitude dans l’avenir. Et tout ce qu’elle implique en terme financier et logistique : comment payer? quid si l’activité baisse? quels investissements ou changements ça va impliquer?
Mais le plus gros blocage se trouve ailleurs.
Ce dont les avocats ont peur, c’est de ne pas trouver la BONNE personne.
D’investir du temps à chercher des candidats.
Les contacter.
Les recevoir.
Les interroger.
Formaliser un partenariat.
Les acculturer à la manière de travailler.
Leur présenter les clients, les process, les équipes.
Leur acheter des équipements, des logiciels.
Pour que finalement tout tombe à l’eau à cause d’une erreur de personne.
Alors pour éviter ça, quand ils ont besoin de renfort, les avocats recherchent la perle rare.
Qu’ils s’entourent de salariés, collaborateurs, prestataires extérieurs ou freelance, la quête est toujours la même : celle d’un partenaire opérationnel, débrouillard, engagé, adaptable, autonome. Et si possible pas cher.
Et comme ces profils déjà tout cuits ne courent pas les rues, les cabinets se les arrachent.
Et là, de deux choses l’une :
soit ils dénichent la perle - la payent cher - placent (trop?) toutes leurs attentes dans ce profil.
soit, de guerre lasse, les cabinets se résignent à prendre le.la candidat.e la plus ok.
Dans les deux cas, la chute peut être rude.
On se dit qu’on a trouvé une perle en toc, on s’agace que le résultat ne soit pas au rendez-vous, et après quelques tentatives, on jette l’éponge, et on se sépare de notre partenaire.
Et il faut tout recommencer.
2. Devenez l’huître
Ce problème, je l’ai souvent croisé et j’ai l’impression qu’il s’intensifie avec les années.
Je ne crois pas qu’il vienne d’avocats trop exigeants, ou de collaborateurs / partenaires qui seraient devenus nuls du jour au lendemain.
Le coupable, c’est le mythe de la perle rare.
Si les cabinets s’y raccrochent par crainte de faire le mauvais choix, ce mythe est alimenté par des sources de stress qui se multiplient :
la croyance que les jeunes sont moins bien formés qu’avant,
les recrutements “dernière minute” quand on a vraiment plus le choix, parce qu’on avait trop de boulot pour s’en occuper avant,
la pénurie de jeunes collabs dans certains secteurs géographiques.
Dans ce contexte, beaucoup de cabinets font toujours plus de la même chose : ils deviennent encore plus pointilleux sur le calibre de la perle.
Or le mythe de la perle rare est dangereux, parce qu’il fait peser une responsabilité énorme :
sur le “recruteur”, qui n’a pas le droit à l’erreur au risque de coûter très cher à son cabinet,
sur le “recruté”, qui doit montrer très rapidement sa valeur ajoutée sous peine d’être évincé ou pire, mis au placard sans qu’on le lui dise.
Les jolies perles existent.
Mais on oublie souvent qu’avant de devenir précieuses, elles ne sont qu’un grain de sable somme toute banal.
Quel que soit le niveau d’expérience, ou le type de métier, il est illusoire d’attendre de votre nouvelle recrue qu’elle comprenne immédiatement vos enjeux et se fonde dans votre moule.
Seulement trois choses font la différence entre une perle en toc et une perle rare.
Et ce n’est ni le prestige du diplôme, ni l’expérience, ni le temps de travail fourni.
Ce qui fait la différence, c’est :
la capacité à apprendre : votre future perle est-elle débrouillarde, capable d’autonomie,
l’envie d’apprendre : est-elle passionnée par les sujets que vous traitez, curieuse et avide de remplir son cerveau de nouvelles choses,
le temps que vous consacrerez à former : à réellement faire du feedback, à laisser faire des erreurs que vous corrigerez de manière constructive.
Et sur ces trois éléments, le plus important dépend entièrement de vous.
Donc plutôt que de passer du temps à chercher la perle rare, concentrez vos efforts à trouver quelqu’un qui a envie de progresser à vos côtés.
Et surtout, consacrez lui du temps à l’accompagner de manière constructive dans son chemin d’apprentissage et d’acculturation.
Devenez l’huître qui façonnera le grain de sable le plus curieux de l’océan.
3. Alors, qu’est-ce qu’on fait?
Voici quelques tips pour façonner votre perle rare, et la garder :
Questionnez vos candidat.e.s sur leurs appétences, leur projet de vie professionnelle, leur curiosité. En bref, sur ce qu’ils ont envie de faire après, davantage que sur ce qu’ils ont fait avant.
Payez les gens à la hauteur de ce que vous leur demandez de faire. Acceptez que moins c’est cher, plus ça prend du temps. Et vice versa.
Préparez l’arrivée de votre perle. Le jour où elle commence à travailler, elle doit avoir en main tous les outils, connaître toutes les informations clés de votre structure et être familière avec toute l’équipe.
Prévoyez un processus d’intégration dans l’équipe. Prévoyez du temps avec votre perle le premier jour de travail, puis les jours suivants, pour donner les infos et recueillir ses questions et son feed-back.
Accompagnez la progression de votre perle. Donnez lui des retours très réguliers sur son travail, et quand ça ne va pas, expliquez lui comment faire la prochaine fois.
Passez du temps de qualité. Consacrez lui une réunion de cadrage par semaine, pendant laquelle vous parlerez des dossiers ET de votre relation de travail.
Faites de l’accompagnement de votre perle votre priorité. Hors de question de faire sauter le point hebdomadaire. Sous aucun prétexte.
4. Quant à vous
Si j’écris cette édition, c’est parce que j’accompagne en ce moment un manager qui veut réellement construire une équipe solide, et qui a compris que son seul levier d’action, c’était de leur consacrer du temps.
J’ai été touchée par sa démarche, et sa capacité à prioriser son équipe coûte que coûte.
Alors et vous? Comment accompagnez vous vos perles? Qu’est-ce qui pourrait vous aider à le faire ?
Si vous avez envie de me raconter, répondez à ce mail en me racontant votre histoire, ça reste entre nous, et je réponds toujours !
Passez une belle semaine, et surtout, prenez soin de vous 🧡
Noréa
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